Le Théâtre Royal de Toone
« Ne pas prendre la marionnette pour la réduction d’un être vivant »
Extrait les éléments d’Art dramatique page 81 livre José GEAL Toone 7
« Il y a trop d’âmes en bois pour ne pas vouloir sauver les personnes en bois ayant une âme »
Lettre de Jean Cocteau à Toone VI, en 1935. (1)
« Je salue tous les Toone, tous les dynastes – ces menteurs magnifiques,
ces bouches merveilleuses, ces conteurs de fables »
Michel de Guelderode 19 férvier 1952. (1)
« La petite table est devenue mon lieu de prédilection pour parler aux visiteurs du monde.
Quant à mon fils Nicolas, Toone VIII, il préfère d’instinct la table choisie
par ce grand-père qu’il n’a pas connu. »
Andrée Longcheval, conservatrice du Théâtre Royal de Toone 2014 (2)
C'est quoi ?
C’est assis sur un banc de bois dans un grenier hors du temps en plein cœur de Bruxelles, qu’on peut aujourd’hui découvrir le seul théâtre de marionnette de tradition bruxelloise encore en activité : le Théâtre Royal de Toone. Théâtre populaire originaire des Marolles, Toone VII installe le théâtre en 1963 dans l’Îlot Sacré, quartier populaire qui a vu le début de l’histoire de Bruxelles. Ce lieu typique regroupe un estaminet, un théâtre et un musée de marionnette qui accueille les marionnettes retraitées, ces personnages qui ont fait la joie des spectateurs depuis le XIXe siècle.
Le Théâtre Royal de Toone, théâtre pour adulte, a été créé en 1830 par Antoine Genty (« Toone » est d’ailleurs le diminutif d’Antoine). La dynastie des Toone passe son savoir-faire d’un Toone à l’autre, sans discontinuer, par une cérémonie d’intronisation. C’est aujourd’hui Nicolas Géal (intronisé Toone VIII par son père José en 2003) qui mène la danse.
Toone VIII, Nicolas Géal © Ooh ! Collective
Toone interprète les voix de tous les personnages, pendant que 6 marionnettistes se chargent de la manipulation.
Ces magnifiques marionnettes à tringle d’environ 90 cm ont les bras articulés par des fils. Elles sont faites à partir de carton-pierre, un mélange très solide de colle et de craie pour les héros ou pour les personnages nobles, alors que les « têtes à claques », ces personnages vils et veules ont des têtes de bois, ce qui leur permet de mieux supporter les coups reçus... Les têtes sont peintes à la peinture à l’huile. Le corps est confectionné de toile à matelas et bourré de paille de bois. Les jambes sont en carton, les mains et les pieds sont taillés dans du bois de hêtre qui offre une bonne résistance.
Le castelet est toujours identique au théâtre de Toone des débuts. Derrière le rideau de scène peint, la scène est partagée en quatre plans successifs par des châssis peints en trompe-l’œil. Les manipulateurs se placent entre les panneaux et se passent les marionnettes l’un l’autre selon le besoin de mouvements des personnages.
Le répertoire est très varié, allant de la légende populaire aux histoires de cape et d’épée, de la pièce historique aux grands classiques – revisités, bien entendu.
Les pièces étaient jouées à l’origine en bruxellois, en néerlandais et en français. José Géal ou Toone VII, ouvre le Théâtre Royal de Toone à l’Europe et au monde en adaptant ses spectacles en anglais, en espagnol, en italien et en allemand.
Extrait du livre d’Andrée LONGCHEVAL et Luc HONOREZ : Toone et les marionnettes de Bruxelles. Paul Legrain, 2005. Page 54, 4e de couverture.
Extrait du livre de Jean –Paul HEERBRANT, consacré à José Géal . Toone VII. Centre Albert Marinus, 2014. Page 9.
Atelier de confection des costumes © Ooh ! Collective
Ça se passe où ?
Le Théâtre Royal de Toone se situe au cœur de Bruxelles, à côté de la Grand Place, Impasse Ste-Pétronille (66 rue du Marché aux Herbes). La maison de Toone regroupe le théâtre, un estaminet typique, un atelier de confection de poupée, une bibliothèque, une vidéothèque et un musée de la marionnette où se retrouvent entre autres les héros de Toone du passé.
Entrée du Théâtre Royal de Toone © Ooh ! Collective
C'est quand ?
Dès que le désir d’être heureux survient, c'est-à-dire autant que possible… Les spectacles ont lieu les jeudis et les vendredis à 20 h 30 ; les samedis à 16 h et 20 h 30. Le théâtre est ouvert toute l’année, hormis le mois de janvier. Fermeture hebdomadaire : le lundi. Il est toujours prudent de réserver : tél. : +32 2 511 71 37, +32 2 513 54 86
Un brin d’évasion
Le théâtre Horward
« Les Horward sont originaires de Hongrie. Le grand’père, Jacques, s’est engagé dans l’armée napoléonienne. Traître à son pays, ses biens lui sont confisqués. Il s’exile en France où il devient acrobate. Il épouse, à Saint-Jean-D’Angely (Charente-Maritime), la fille d’une famille de marionnettistes, Les Garat, dont il reprend l’activité en 1798. Le théâtre Horward est un théâtre forain de marionnettes à fils et à gaine, qui ne dispose pas de baraque pour ses représentations. Il s’installe, au cours de ses tournées, dans des salles de théâtre ou sous des halles. Pour se déplacer, la troupe loue des voitures et des chevaux. Horward obtient la concession du Théâtre des Champs-Élysées en 1891. La troupe travaille ensuite pour d’autres théâtres dont celui de Jean Forain. Le répertoire, à l’origine très religieux, évolue vers un spectacle d’intermèdes, constitués de numéros acrobatiques ou de numéros dits à transformation : comme le danseur russe, le moulin joli, ou le squelette fantastique qui se démonte sur scène. La troupe présente des numéros de marionnettes antipodistes ou de jongleurs. On retrouve aussi dans le répertoire du théâtre Horward des saynètes avec les héros traditionnels : Polichinel, Arlequin, Guignol ou le diable... Les marionnettes de Garat étaient munies d’un long fil de chaque côté de la tête. Horward améliora encore la manipulation. Les têtes furent créées par Ferry, sculpteur attitré des guignolistes, mort en 1902. Les personnages, très mobiles, ont, à l’origine, des yeux de bois. Le maquillage complexe et coloré des visages est exécuté à l’huile. Les poupées sont en bois et chiffon. »
Extrait du livre Des objets qui racontent l’Histoire : MARIONNETTES. De Catherine Férey et Simone Blazy, Le tout Lyon EMCC, 2000. Page 58.
Un brin d'histoire
Les « Toone » de 1830 à aujourd’hui (1)
« Le plus ancien Toone remonte à 1830. Il était né en 1804 et s’appelait Antoine Genty. Il eut un “règne” exceptionnel de quarante-cinq ans. Toone, diminutif bruxellois d’Antoine, a mené de 1830 à 1890 le jeu d’“Ourson et de Valentin”, de “Vivier et Malgase”, des “Quatre Fils Aymon” et de quelques œuvres d’inspiration religieuse. [...]
Toone II (1848-1895) dit Jan van de Marmit parce que son local se serait appelé “In de Marmit”, se nommait François Taelemans. Il a conduit le jeu de 1865 jusqu’à sa mort. Il habitait le même immeuble que Toone l’Ancien, qu’il choisit comme parrain de son fils. Lui non plus ne quittera jamais le quartier des Marolles. Et c’est lui qui sera désigné comme Toone II dans la généalogie établie en 1931 par “Les Amis de la Marionnette”.
Georges Hembauf (1866-1898), Toone III, reçut sa formation de marionnettiste de François Taelemans. Il fut surnommé “Toone de Locrel”, car il avait établi sa cave de marionnettes à l’Impasse de Locrel ou Lokerengang, attenante à la rue de la Rasière. Dans le journal “La Réforme”, il déclare en 1897 que son théâtre est le seul parmi la quinzaine fonctionnant dans l’agglomération bruxelloise à ne pas perdre sa clientèle et à voir sa réputation grandir. Il occupait dix ouvriers et un chef machiniste et disposait de quatre cents poupées. Son répertoire ne comptait pas moins de 1000 pièces, parmi lesquelles “La Belle Gabrielle”, “La Guerre de Charlemagne”, “Le Bossu”, “Hamlet” et “La Bataille de Waterloo”.
L’histoire des Toone se corse alors, car aux côtés de Toone de Locrel, existait un autre prétendant légitime au titre de Toone III : Jan Schoonenburg (1852-1926), chapelier de son état. Son couvre-chef protégeait une abondante chevelure qui lui valut le surnom de “Jan de Crol” (Jean le Bouclé). D’après le journaliste Louis Quiévreux, il s’agissait sans aucun doute d’un grand artiste. Quand il jouait “Les Trois Mousquetaires”, “Vingt Ans Après” ou “Le Vicomte de Bragelonne”, les représentations duraient deux mois, et chaque soir on pouvait voir les mêmes habitués s’asseoir sur les bancs. Mais la concurrence des salles de danse et des cafés chantants devient de plus en plus forte, et Toone de Crol finit par perdre son public. Un soir de 1926, on le retrouva pendu au milieu de ses fantoches.
Jean-Baptiste Hembauf (1884-1966), fils de Toone de Locrel, va diriger son théâtre pendant trente ans sous le nom de Toone IV. C’est la première fois que la succession se passe de père en fils. Comme son père avait vendu toutes ses poupées, il s’associe avec un fabricant de marionnettes, Antoine Taelemans, fils de Toone II. C’est Toone IV qui va créer le 30 mars 1934 “Le Mystère de la Passion de Notre Seigneur Jésus-Christ”, le joyau pour marionnettes que Michel de Ghelderode a recueilli d’après la tradition orale. C’est également lui qui approuvera chaleureusement le choix de Jef Bourgeois, peintre des Marolles, comme gardien du jeu de marionnettes, et adouber José Géal avec l’épée de la marionnette Charlemagne avant de le couronner Toone VII.
Les manipulateurs de marionnettes © Ooh ! Collective
Daniel Vanlandewijck (1888-1938) officiera en tant que Toone V dans une cave de l’Impasse Sainte-Thérèse. Tout se passe bien jusqu’au jour où la Commission de l’Hygiène de la Ville de Bruxelles décide de fermer la salle pour cause d’insalubrité. Découragé, Toone V vend toutes ses marionnettes. C’est alors qu’un groupement appelé “Les Amis de la Marionnette” voit le jour dans le but de sauver cet élément essentiel du patrimoine folklorique bruxellois. Parmi ses membres, on trouvait le Bourgmestre de la ville Adolphe Max, le sculpteur-joaillier Marcel Wolfers (qui avait racheté le jeu de marionnettes menacé de dispersion et qui l’offrira comme patrimoine au nouveau théâtre) et Jef Bourgeois, qui deviendra par la suite premier conservateur du théâtre. Le nouveau local qui se trouve rue Christine sera inauguré le 31 mars 1931 en présence d’Adolphe Max.
La salle étant trop petite, le Théâtre de Toone V déménage bientôt vers l’Impasse de Varsovie, où aura lieu la fameuse représentation “pornographique”, au cours de laquelle Woltje, nu comme un vers, se trémousse dans un lit avec une “toffe mokske” (jolie fille). Les puritains crient “Rideau !”, et sous la pression de la presse bien-pensante, le théâtre a dû fermer ses portes pendant plusieurs jours. Daniel Vanlandewijck s’éteindra à l’Hôpital Saint-Pierre en mai 1938.
Pierre Welleman (1892-1974), surnommé “Peïe Pââp” (Pierre à la pipe), prend la relève dans l’Impasse de Varsovie sous le titre de Toone VI . Mais une nuit de novembre 1944, la seule bombe volante qui tombera sur Bruxelles-Ville s’écrasera à deux pas de la cave de Toone. Septante-cinq poupées périront dans le sinistre. La porte de la cave étant pulvérisée et la voûte effondrée, Pierre Welleman rassemble les débris de sa troupe et les emporte à la rue Notre-Dame-de-Grâce, dans une ancienne écurie transformée en dépôt de charrettes.
À l’occasion de la création le 19 février 1952 par Toone VI de la “Farce de la Mort qui faillit trépasser”, Michel de Ghelderode rédige un hommage à tous les Toone, intitulé “Toone, Rex Marollorum”. En octobre 1956, Toone VI est chassé pour cause d’urbanisation et va installer son petit monde au café “Le Lievekenshoek” (le coin des amoureux) situé Place de la Chapelle. Mais l’apparition de la télévision, de la résidence secondaire et du caravaning, les matchs de football et le développement du parc automobile éloignent de plus en plus le public du “poechenellekelder” (cave des marionnettes). En mars 1963, une nouvelle expropriation va porter le coup de grâce à Toone VI. Ce dernier, vieux et malade, n’a plus la force de lutter.
C’est à nouveau Jef Bourgeois, conservateur du théâtre, qui va sauver les marionnettes, en créant le groupement “Les Amis de Toone”. Celles-ci trouveront provisoirement refuge dans les caves de la Maison du Roi, sur la Grand Place de Bruxelles. Il insiste, avec Jean-Baptiste Hembauf, pour que José Géal, qui avait connu un grand succès lors de la soirée d’adieu pour son interprétation de “La Tentation de Saint-Antoine”, assure la continuité de la dynastie des Toone.
José Géal, authentique Bruxellois d’origine populaire, a l’avantage d’être un marionnettiste professionnel. Après avoir été pendant deux ans acteur au Théâtre National de Belgique, il créa en 1954 le “Théâtre des Enfants”, première troupe professionnelle destinée aux enfants. Après l’Exposition Universelle de 1958, où il reçut une médaille d’or, il se lance dans la production d’émissions télévisées pour la Radio Télévision Belge. Il est notamment le père de “Plum-Plum” et de “Bonhommet et Tilapin”. En 1962, il fut élu à la présidence de l’Union Internationale de la Marionnette (Unima) réunie à Varsovie.
Le 10 décembre 1963, à la Place de Brouckère, José Géal est intronisé sous le nom de Toone VII. Soutenu par Toone IV et Toone VI, il donnera au Théâtre Toone ses statuts d’Association sans but lucratif. Il réussit à acquérir dans l’Ilot Sacré une maison délabrée datant de 1696, située au milieu de la Petite Rue des Bouchers. Après une rénovation superficielle, le Théâtre de Toone est inauguré le 1er avril 1966 avec “La Passion” de Michel de Ghelderode. Ce n’est qu’en 1979 que la restauration définitive du théâtre pourra être réalisée.
Toone VII, José Géal © Ooh ! Collective
Le 16 septembre 2000, à l’occasion du 40e anniversaire de la Commune Libre de l’Ilot Sacré, José Géal cède pour la première fois sa place à son fils Nicolas Géal qui interprète seul toutes les voix de “Duvelor ou la Farce du Diable vieux” de Michel de Ghelderode. Devant une salle conquise, le Bourgmestre de Bruxelles, François-Xavier de Donnea, s’exclame : “La relève est assurée !”
Quarante ans jour pour jour après l’intronisation de son père par Jean-Baptiste Hembauf, le 10 décembre 2003, c’est au tour de Nicolas Géal d’être intronisé à l’Hôtel de Ville sous le nom de Toone VIII, sous l’égide de Freddy Thielemans, Bourgmestre de la ville de Bruxelles. À cette occasion, Nicolas Géal interprète “Geneviève de Brabant”, opéra pour marionnettes d’Érik Satie, accompagné au piano par le virtuose Pierre-Alain Volondat, lauréat du Concours international Reine Élisabeth en 1983. »
Extrait du site du Théâtre de Toone [en ligne] Disponible sur : http://www.toone.be/historique/article/les-toone-de-1830-a-maintenant (consulté le 27/08/2015)
Un brin de poésie
« TOONE, REX MAROLLORUM !
SALUT, ROI ! INCARNATION DES MAROLLES !
Car tous les Toone furent, seront et sont les porteurs du feu, les voleurs d’étincelles qui soufflent pour qu’elle reste vive, cette petite flamme folle jaillie du phosphorique terreau bruxellois, ce sous-sol marollien, âgé de dix siècles au moins, le long de cette via populi où les foules abolies ont moutonné, cahoté avec les armées, les troupeaux, les juifs, les pèlerins, les mendiants, les bagasses, les égyptiaques – toutes ces humanités magnifiques, érotiques, puantes, violentes de geste, cris et couleurs que Breughel voyait passer de sa fenêtre, en notre vénérable rue Haute. Oui, le génie y pousse dru, il abonde en ce fief singulier qui va de la Chapelle à la Léproserie de Saint-Pierre – les Marolles – où le sol a reçu plus de sang et de sueur qu’aucun autre, a supporté plus de drames et de rêves qu’aucun autre, où les humains ont grouillé, aimé, agonisé et procréé en raison de leur densité incroyable. Et vous voudriez qu’il n’en restât rien ? Et vous nierez que ces premiers athmosphéristes Jérôme Bosch et Breughel le Vieux ont exprimé les premiers, l’air ambiant, l’aura, les impondérables ? Voilà pourquoi il se trouve aux Marolles des êtres étranges et mal fichus, des aventuriers des ténèbres, affublés d’un générique et d’une couronne de carton et oublieux de leur nom véritable, qui sont, pendant toute une vie et sans que personne d’autre que les enfants et quelques vieillards, ne connaissent leur vrai visage. Et qui ont le génie des primitifs ; qui sont les baladins des anciens jours ; qui ont retrouvé sous le dallage des caves les sources même du théâtre [...]. »
Michel de Ghelderode, 19 février 1952.
Extrait du livre d’Andrée LONGCHEVAL et Luc HONOREZ : Toone et les marionnettes de Bruxelles. Paul Legrain, 2005. Page 54.
Manipulatrice © Ooh ! Collective
Petit abécédaire
MARIONNETTE : « diminutif altéré de mariole, mariolette – petite Marie –, qui désignait au Moyen Âge des figurines représentant la Vierge, rappelle le caractère alors religieux, en France, du spectacle de marionnettes. On ne le retrouve pas dans les autres langues; l'objet y est rapproché de la poupée: en allemand Puppe, en anglais puppet, títere en espagnol et burattino ou fantoccino en italien. » (1)
Marionnettes dans l'estaminet du théâtre © Ooh ! Collective
MAROLLE(S) : Le nom « marolle » fait référence aux sœurs maricolles ou apostolines. Un ordre religieux qui était présent dans le quartier de 1660 à 1715. Le quartier de « La Marolle » est délimité par la rue Haute, la petite ceinture et l’arrière du Palais de Justice.
« Les Marolles » au pluriel, symbolisent la partie sud du Pentagone. Sa place du Jeu de Balle est le point central. Cette place a une longue histoire, tant du point de vue de sa fonction que de son emplacement. Au Moyen Âge, le commerce est souvent subdivisé en « vente à neuf » et « vente d’occasion ». (2)
MICHEL DE GHELDERODE (1898-1962) : auteur dramatique belge qui a notamment écrit pour les spectacles de marionnettes. Parfois considéré comme un précurseur de Ionesco ou de Beckett, son théâtre tragique et trivial ouvre le champ au théâtre moderne. Toone IV créera une de ses pièces en 1934 Le Mystère de la Passion de Notre Seigneur Jésus-Christ.
Voici quelques-unes de ses œuvres : Barrabas (1928), Mademoiselle Jaïre (1949), La Mort du docteur Faust (1928), Sire Halewyn (1934), La Ballade du Grand Macabre (1934), ou Hop Signor ! (1936).
RÉPERTOIRE DE TOONE (quelques exemples) (4)
« La Nativité » : En 1929, Michel de Ghelderode publie dans la revue « La Scène » une courte version de « La Nativité et le Massacre des Innocents », qu’il avait recueillie parmi bien d’autres textes de tradition orale auprès de vieux joueurs bruxellois.
Cette version est jouée pour la première fois par José Géal, à la demande de Jef Bourgeois, à la Maison des Architectes, fin 1963.
« La Passion » : pièce de Michel de Ghelderode qui désigna lui-même les têtes des
marionnettes pour interpréter les différents rôles. C’est une pièce traditionnelle jouée chaque année à Pâques depuis 1934. « Le jeu de la Passion est lié à l’histoire de la rue Notre-Seigneur, qui joint la rue des Brigittines à la rue Haute. C’est là qu’un certain Thomas Guys, condamné à mort, vers 1440, aurait accepté de jouer le rôle du Christ lors de la reconstitution
réaliste de ce jeu, avec l’espoir d’être gracié. Soumis à tous les supplices subis par le Christ, le prisonnier avait la vie sauve s’il résistait à la crucifixion. Thomas Guys aurait survécu à ses épreuves. » (3)
« Le Bossu » : roman de cape et d’épée écrit par Paul Féval en 1857.
« Le Lion de Flandre » : œuvre de Hendrik Conscience écrite en 1838. Roman historique qui évoque la lutte des Flamands contre les troupes françaises au XIVe siècle.
Mais la programmation est également basée sur les grands classiques du théâtre tels que « Cyrano de Bergerac » d’après Edmond Rostand, « Les Trois Mousquetaires » d’après Alexandre Dumas, « Roméo et Juliette » d’après William Shakespeare, « Tijl Uilenspiegel » d’après Charles De Coster, « Le Fantastique avec Dracula » d’après Bram Stoker ainsi que « Docteur Jekyll et Mister Hyde » de Robert Louis Stevenson. Les pièces sont cependant revisitées et adaptées.
Napoléon & Waterloo © Ooh ! Collective
WOLTJE : ketje « gamin » de Bruxelles, cette célèbre marionnette accompagne les Toone depuis les origines. Mais le personnage existait bien avant Toone l’Ancien. Son origine se confondrait peut-être avec celle de Bruxelles. Était-il un ouvrier du Hainaut qui édifia la première enceinte de la ville ? Ou plutôt à un ouvrier du Brabant wallon installé dans le quartier des Brigittines ? Ce n’est que supposition. La marionnette elle, remonterait à l’époque de Charles Quint ou peut être seulement au début du XXe siècle. Ce qui est certain, c’est qu’elle doit sa paternité à Toone Reper, un contemporain d’Antoine Genty, qui la créa pour son petit-fils. Chaque génération transforme Woltje de manière à se l’approprier. Personnage impertinent, au franc-parler qui permet de s’immiscer dans n’importe quelle situation. En 1979, le Woltje de Toone VII connut une véritable consécration lorsqu’il devint un des géants de la ville.
Woltje © Ooh ! Collective
Définition issue du site de l’Encyclopédie Universalis. [en ligne] Disponible sur : http://www.universalis.fr/encyclopedie/marionnettes (consulté le 28/08/2015)
D’après le site de la Ville de Bruxelles [en ligne] Disponible sur : http://www.bruxelles.be/artdet.cfm/5629 (consulté le 27/08/2015)
D’après le site du Théâtre de Toone [en ligne] Disponible sur : http://www.toone.be/repertoire/ (consulté le 28/08/2015)
Sources
LONGCHEVAL Andrée et HONOREZ Luc. Toone et les marionnettes de Bruxelles. Paul Legrain, 2005.
GÉAL, José. Toone VII. Centre Albert Marinus, 2014.
FÉRET Caherine et BLAZY Simone. Marionnettes. Des objets qui racontent l’histoire. Le Tout Lyon EMC, 2000.
Fascicule Théâtre Royal de Toone. Éditeur Andrée LONCHEVAL.
Site du Théâtre de Toone [en ligne] Disponible sur : http://www.toone.be (consulté le 27/08/2015)
Site de la Ville de Bruxelles [en ligne] Disponible sur : http://www.bruxelles.be (consulté le 27/08/2015)
Dictionnaire et encyclopédie
Site de l’Encyclopédie Universalis. [en ligne] Disponible sur : http://www.universalis.fr/encyclopedie/michel-de-ghelderode/# (consulté le 28/08/2015)
Liens utiles
Site du Théâtre de Toone [en ligne] Disponible sur : http://www.toone.be (consulté le 27/08/2015)
Site de la Ville de Bruxelles [en ligne] Disponible sur : http://www.bruxelles.be (consulté le 27/08/2015)