Patrimoine vivant Wallonie-Bruxelles


Le Tour de la Madeleine à Jumet et HeigneLe Tour de la Madeleine à Jumet et Heigne

C'est quoi ?

 « La Madeleine n’est pas un corps figé, et si le Mad’léneû est marcheur dans l’âme, son
centre d’intérêt ne se limite pas une époque ou à une région. Les compagnies qui composent
la Marche voient le jour et meurent au gré des circonstances (…). Chaque année voit des
naissances, des disparitions, et parfois même des résurrections
 »
La Madeleine. Marche jumétoise en l’honneur de sainte Marie-Madeleine.Traditions et Parlers populaires -
Wallonie-Bruxelles - Jumet, 1993. Page 5.

 « Notre Dame, en marche pour l’éternité, merci d’être avec nous,
protège les pèlerins que nous sommes » 
Prière à Notre Dame de Heigne

17. Jésus reprend : « Cesse de me tenir, je ne suis pas encore monté vers le Père.
Va plutôt trouver mes frères pour leur dire que je monte
vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu. »
18. Marie Madeleine s'en va donc annoncer aux disciples :
« J'ai vu le Seigneur, et voilà ce qu'il m'a dit. »
Évangile selon Saint Jean, chapitre 20.

Le Tour de la Madeleine, reconnu comme Chef d’œuvre du patrimoine oral et immatériel par la Communauté française Wallonie-Bruxelles, selon les critères définis par l’UNESCO se présente sous la forme d’une procession religieuse escortée par des sociétés militaires.

Société Royale des Lanciers de Heigne © Ooh ! Collective
Société Royale des Lanciers de Heigne © Ooh ! Collective

Heigne, nommé « Hunia Castellum » en 866, était un lieu de pèlerinage dédié à la Vierge de Heigne, à qui on fit construire une église au XIIe siècle. Le culte à Notre-Dame de Heigne perdit de son importance avec les siècles, mais la procession qui lui était dédiée se perpétua. La dédicace de l’Eglise était célébrée le 22 juillet, jour de la fête de sainte Marie-Madeleine, la procession s’appelait dès le Moyen-Âge « procession de la Madeleine », puis « Tour de la Madeleine ». Le culte à sainte Marie-Madeleine se renforça avec l’arrivée d’un fragment de reliques de la sainte en 1949. Aujourd’hui encore, beaucoup croient que la chapelle de Heigne est dédiée à sainte Marie-Madeleine.

L’une des particularités du Tour sont les Sociétés qui le forment et dont les costumes sont très diversifiés. Majoritairement d’inspiration militaire, les tenues de Mad’léneû ont parfois subi des influences du processus d’embourgeoisement du folklore. Ainsi se côtoient, entre autres, la Garde Royale anglaise, les Archers de Heigne, les Jockeys, les Zouaves Pontificaux et les marines américains...
L’une des particularités du Tour est de ne rien figer et de laisser les Sociétés et les costumes évoluer, laisser vivre et mourir, mais de rester en lien avec l’histoire et la vie de Jumet et de ses habitants.

Détail du Tour (1) :

Le dimanche se déroule la procession qui prend son départ après la messe. Elle suit un itinéraire de 22 km traversant plusieurs communes voisines.

Le lundi a lieu la messe militaire. Outre les Bourgeois de la Jeunesse et les Archers, seules trois sociétés assistent traditionnellement à la cérémonie: l’État-Major, les Lanciers de Heigne, escortant le drapeau de sainte Marie-Madeleine et les Vieux Mameluks, gardiens des reliques de sainte Marie-Madeleine.

La messe militaire est suivie de l’offrande. Au cours de cette cérémonie, chaque société se présente, en musique et tous les marcheurs rendent hommage aux reliques.

Suit la remise des médailles. Cette cérémonie consiste à remettre une médaille commémorative à chacune des sociétés qui ont participé au Tour, des médailles d’ancienneté aux plus anciens marcheurs, et une prime aux sociétés. C’est le président du Comité des fêtes qui remet les médailles, accompagné par le général ainsi que des représentants de l’État-Major et des Amis de la Madeleine.

Chaque société se présente devant le kiosque. Précédée par des membres de l’État-Major et des Bourgeois de la Jeunesse, elle exécute en musique le tour du kiosque dans le sens contraire aux aiguilles d’une montre avant d’y monter pour recevoir ses distinctions. Cette cérémonie va durer sept heures, durant lesquelles les spectateurs assistent à un concert ininterrompu. 

L’escorte de Napoléon © Ooh ! Collective
L’escorte de Napoléon © Ooh ! Collective

Pour plus d’informations concernant les Sociétés, vous pouvez aller sur le site officiel du Tour de la Madeleine. Disponible sur : http://www.madeleine.be/

  1. Site officiel du Tour de la Madeleine [en ligne]. Disponible sur : <http://www.madeleine.be/> (consulté le 30/07/2013)

Ça se passe où ?

Jumet est une section de la ville de Charleroi, située en Wallonie, dans la province de Hainaut.

Heigne

Heigne, nommé « Hunia Castellum » en 866, était un lieu de pèlerinage dédié à la Vierge de Heigne, appelée également « Vierge aux Cailloux ». On lui doit la construction de la chapelle Notre-Dame de Heigne au XIIe siècle. Elle était tellement réputée au Moyen Âge que sainte Marie d'Oignies y venait en pèlerinage. Malheureusement, elle fut partiellement détruite par les flammes au XVe siècle puis totalement désaffectée au XVIIIe où elle fera office de magasin pour la verrerie installée juste derrière. Elle sera réaménagée et rendue au culte en 1859. Cependant, si le culte à Notre-Dame de Heigne perdit de son importance, la procession qui lui était dédiée se perpétua, mais fut peu à peu vouée à sainte Marie Madeleine.

Sur un itinéraire de 22 km, le cortège traverse les anciennes communes de Roux, Courcelles, Viesville, Thiméon, Gosselies, et enfin Jumet en tournant dans le sens des aiguilles d’une montre.

Chapelle Notre-Dame de Heigne © Ooh ! Collective
Chapelle Notre-Dame de Heigne © Ooh ! Collective

C'est quand ?

Le Tour se déroule autour du dimanche le plus proche du 22 juillet, jour où est fêtée sainte Marie-Madeleine. Les festivités s’étirent du vendredi au jeudi suivant, avec trois journées symboliques.

Le dimanche : messe puis départ du Tour à 5H du matin.

Le lundi : messe militaire, offrande et remise des médailles aux sociétés.

Le jeudi : dernière vénération des reliques, dernière cérémonie officielle de la Madeleine.

Un brin d’évasion

La marche Saint-Pierre et danse de sept sauts à Morialmé 

Souvent discrètes et très maitrisées, les traditions dansantes sont parfois présentes dans les marches. Ainsi, à Morialmé, la danse des sept sauts clôture la marche Saint-Pierre le lundi soir. Les deux compagnies réunies sur la place au terme de la retraite, la musique entame un air particulier et une farandole se crée, à laquelle participent marcheurs et civils. Lors d’un repère musical, tout le monde s’accroupit puis se relève. Lorsque la musique entame pour la deuxième fois son repère musical, les participants s’accroupissent et se relèvent à deux reprises. Et ainsi de suite jusqu’à sept fois. Il ne s’agit pas complètement de sauts, car les danseurs se relèvent rapidement sans pour autant décoller les pieds du sol.

De nombreuses régions d’Europe pratiquent ce type de danse, qui aurait peut-être comme origine certains rites païens invoquant la fertilité du sol, à moins qu’elle ait pris naissance dans les contredanses françaises en vogue dans l’aristocratie de l’Ancien Régime.

THIBAUT Bertrand. DEGÉE Pascal (illus.). En marches. Les escortes militaires en Entre-Sambre-et-Meuse. Bruxelles : Éditions Aparté, 2010, p 156.

Un brin d'histoire

Histoire des origines du Tour

« Tous les documents anciens citent en effet la Madeleine en tant que manifestation religieuse et non militaire. Cette thèse est étayée dans plusieurs documents faisant allusion à l’existence, à Heigne, d’une procession. [...]

C’est aussi à la fin du XIXe siècle qu’on tente de donner les premières explications pour situer et dater les origines de la procession. On mit ainsi au grand jour des liens de causalité entre événements historiques bien réels et des situations romanesques sorties tout droit de l’imaginaire.

Enfin, c’est également dans le courant du XIXe siècle que la Madeleine prend, comme les autres marches de l’Entre-Sambre-et-Meuse, la physionomie que nous lui connaissons aujourd’hui, c’est-à-dire une procession accompagnée de troupes en armes, à caractère purement folklorique. Ce qui ne veut pas dire que des soldats n’accompagnaient pas les processions au temps jadis, mais ceux-ci étaient alors en «service commandé» puisqu’il s’agissait de troupes relevant directement de l’autorité civile, et dont une des missions principales était de rehausser de leur présence les cérémonies officielles.

Garde Royale anglaise © Ooh ! Collective
Garde Royale anglaise © Ooh ! Collective

La peste 

La légende la plus populaire conte qu’en 1380, une épidémie de peste ravagea la région. N’épargnant personne, le terrible fléau frappa la châtelaine de Heigne. Les gens du hameau organisèrent alors une procession pour demander au ciel la guérison de la Dame de Heigne.
À travers les campagnes voisines, les pèlerins arrivèrent à Thiméon lorsqu’un cavalier accourut, à bride abattue, annoncer la guérison de la châtelaine et la disparition miraculeuse de la maladie. L’annonce de cette bonne nouvelle entraîna l’allégresse générale; tout le monde se mit à danser. Depuis lors, la prairie, témoin de cette liesse populaire, porte le nom de Tère al Danse. C’est François Bastin-Lefèvre, qui dans son livre Jumet, Heigne, Roux et Sart-les-Moines publié en 1895, rapporte cette légende, [...], mais rien ne vient la confirmer.
C’est probablement une mauvaise interprétation du vieux nom de Heigne, Hunia castellum, qui donna naissance à cette légende. Le terme castellum ne désigne pas un château tel qu’on le conçoit généralement, mais seulement un poste de défense, un retranchement, voire un fortin. Quant au mot hunia, il est l’aboutissement du mot germanique hûnja qui signifie «endroit élevé, escarpement». Hunia castellum désignerait donc dans ce cas précis, le retranchement de Heigne qui surplombait la vallée du Piéton.

Quant à la châtelaine de Heigne, il faut en déduire qu’elle n’exista que dans l’imagination populaire puisque Jumet fut terre abbatiale de la fin du VIIe siècle jusqu’en 888, avant d’être cédée au Prince-Évêque de Liège qui en sera le seul seigneur jusqu’en 1780.

La pluie diluvienne

Une autre explication a été donnée pour tenter de situer l’origine de la procession. Une année indéterminée, des pluies abondantes s’abattirent sur la région, compromettant gravement les récoltes. Les gens de Heigne entreprirent alors un pèlerinage pour écarter cette calamité naturelle. Comme ils arrivaient à Thiméon, le soleil se mit à briller. La joie bien compréhensible s’empara des pèlerins qui se mirent à danser sur le champ qui allait devenir Tère al Danse. Cette légende semble venir tout droit de la tradition orale puisqu’elle est encore moins précise que la précédente [...].

Les Normands

Il est pourtant un fait historique auquel les historiens locaux trouvèrent une curieuse analogie. En 880, les Normands, ces «hommes du nord» qui se nommaient eux-mêmes «Vikings» débarquèrent dans la région où ils se livrèrent au pillage des églises et monastères, provoquant la terreur parmi la population. Les Normands avaient déjà incendié la ville de Liège après avoir remonté la Meuse, et s’apprêtaient à fondre sur la vallée de la Sambre quand ils trouvèrent sur leur route Louis III dit le Saxon, Roi de Germanie, qui rentrait dans son royaume après avoir conclu un traité avec le fils de Louis le Bègue. La bataille eut lieu en un endroit nommé Thimium que les historiens locaux traduisirent immédiatement en Thiméon.
Défaits, les Normands furent repoussés vers le nord où ils furent définitivement vaincus à Louvain, en 891, par Arnulf de Carinthie, Roi de Germanie. On sait que chaque année, à Louvain, un ommegang célèbre cette victoire. Les historiens locaux firent la relation entre cet ommegang et la procession de la Madeleine qui rappellerait la victoire remportée sur l’envahisseur. La Tère al Danse indiquerait l’endroit décisif du combat. [...]

Conclusions
Comme on peut le constater, rien ne privilégie une hypothèse par rapport à une autre pour situer les origines et la date à laquelle la procession eut lieu pour la première fois.
Mais quelques éléments tentent toutefois à nous prouver son antiquité, notamment le rite dansant de la Tère al Danse. La terminologie évoquée au début du texte montre qu’on parla longtemps de procession et non de marche, ce qui laisse présager d’une origine lointaine [...] » Robert Arcq

Texte rédigé sur base du livre de Robert ARCQ, Èl Toûr dèl Mad’lène, éditions èl Bourdon, Charleroi, 1999. [en ligne]. Site officiel du Tour de la Madeleine. Disponible sur : <http://www.madeleine.be/origine.htm> (consulté le 30/07/2013)

Les matelots au Tère al Danse © Ooh ! Collective
Les matelots au Tère al Danse © Ooh ! Collective

Un brin de poésie

Prière et chant à Sainte Marie-Madeleine

Chapelle de Heigne à Jumet

Seigneur Jésus, faites, nous vous en supplions, que par les suffrages de Sainte Marie-Madeleine dont les prières ont obtenu de vous la résurrection de son frère Lazare, nous arrivions nous aussi par l’imitation de sa pénitence et de ses vertus surtout la Charité envers Vous, à progresser dans la vie chrétienne et à sanctifier nos âmes pour l’éternité.

Ainsi soit-il.

I

Chantez chrétiens, l’illustre Madeleine
Chantez Jésus, chantez le divin Coeur,
Il a parlé, sa grâce est souveraine
Et son amour est l’immortel vainqueur.

II

À ses genoux, nous voyons Madeleine
Verser des pleurs sur les pieds de Jésus
Et le parfum dont son âme était pleine
Ô don divin, fait germer la vertu.

III

Pour expier les fautes de sa vie,
Quittant le monde, elle fuit au désert ;
D’amour divin, son âme étant remplie
Elle s’unit aux célestes concerts.

IV

Protégez-nous du haut de votre trône
Nous vous prions au pied de cet autel
Nous voulons tous, notre sainte patronne
Vous imiter et conquérir le Ciel.

Refrain :

Montez louanges, des coeurs pieux
Avec les anges, Madeleine est aux cieux
Avec les anges, Madeleine est aux cieux.

DONTAINE, J-M., HYPACIE, Georges, STAUMONT, J-P. Les sociétés de la Madeleine. In : La Madeleine : Marche jumétoise en l’honneur de sainte Marie-Madeleine. Jumet : Traditions et Parlers populaires - Wallonie-Bruxelles - Jumet, 1993. Page 183.

Les Monténégrins © Ooh ! Collective
Les Monténégrins © Ooh ! Collective

Petit abécédaire

LES AMIS DE LA MADELEINE : Avec l’État-major et les Jeunes Bourgeois, Les Amis de la Madeleine forment la troisième tête de la Marche. Elle n’est pas une société marcheuse. Après 1932, les difficultés économiques faillirent faire disparaitre la Marche. Heureusement, deux Jumétois, Jean Coyette et Simon Dogniaux s’unirent pour redonner de l’ampleur au Tour. Dès la fin de la guerre, les Amis de la Madeleine qui regroupaient des membres de l’État-major, du Comité des Fêtes, du clergé et des civils élaborèrent un programme d’action à l’intérieur et à l’extérieur de la Marche afin de lancer une propagande intensive. La mission première des Amis de la Madeleine est d’assurer la défense et la promotion du Tour auprès de toutes les instances qui s’occupent de folklore et de tourisme dans notre pays et à l’étranger. (1-2)

LES BOURGEOIS DE LA JEUNESSE : Un des plus anciens groupes de la Marche. Le rôle de la Société des Bourgeois de la Jeunesse, ou «Jeunes Bourgeois» est double: ils sont d’abord un groupe de marcheurs, tout en formant le Comité organisateur des Fêtes de la Madeleine.

Les responsabilités sont ainsi partagées entre le commandant des Jeunes Bourgeois pour tout ce qui a trait au Tour et le président du Comité des fêtes pour ce qui régit les festivités. (2)

LA BRIGADE FRANÇAISE D’INDOCHINE : Les Indochinois font partie de ces sociétés dont l’uniforme est un condensé de plusieurs décennies d’histoire. En 1925, une scission au sein des Tirailleurs sénégalais amène la création de la brigade française d’Indochine. C’est alors qu’est adoptée la couleur kaki, toujours portée à l’heure actuelle. Elle reçoit le titre de Société royale en 1981. (2)

ÈL TOÛR DÈL MAD’LÈNE : le Tour de la Madeleine en wallon.

Sainte Marie-Madeleine © Ooh ! Collective
Sainte Marie-Madeleine © Ooh ! Collective

L’ÉTAT-MAJOR : il se compose par tradition du général de la Madeleine, d’un ou plusieurs aides de camp, du commandant en chef et de plusieurs commandants.
Son rôle essentiel est de veiller au bon ordonnancement du Tour; les officiers ont ainsi sous leurs ordres plusieurs sociétés dont ils assument le commandement tout au long du cortège. Pendant la remise des médailles, l’État-Major décerne les médailles d’ancienneté aux marcheurs qui comptent 20, 30, 40, 50, 60 ou 70 années de participation au Tour ainsi que des prix aux sociétés les plus méritantes. L’État-major est société royale depuis 1985. (2)

MARCHES ET TOURS : Le terme « marche » a gardé en Wallonie son vieux sens de cortège. Et même, il s’est restreint à un défilé bien particulier : la procession religieuse avec escorte militaire.  À Jumet, le mot in mârcheû, un marcheur n’est pratiquement pas utilisé et on lui préfère le vocable Mad’léneû. Dans la région de l’Entre-Sambre-et-Meuse, ces manifestations se divisent en deux grands types : les marches et les tours. Les marches sont des processions escortées qui se rendent d’un sanctuaire à un autre, alors que les tours partent d’un sanctuaire pour y revenir après un périple. Les anciens avaient donc raison en l’appelant Toûr dèl Mad’lène et non pas Marche de la Madeleine. (1)

LES TIRAILLEURS ALGÉRIENS : « Joseph Biernaux, personnalité bien connue à Jumet, avait fondé les Turcos en 1895, avec l’aide de plusieurs de ses amis verriers. En 1905, une grève dans l'industrie verrière provoque des tensions au sein de la société; grévistes et non-grévistes s'opposent. Joseph Biernaux sépare les antagonistes en créant une nouvelle société avec le clan des grévistes: ce sera les Tirailleurs algériens. À l'instar de nombreuses sociétés, les Tirailleurs algériens ont leurs traditions. Ainsi, après le Tour du dimanche, ils consacrent les lundi et mardi à la visite de bon nombre de familles jumétoises où chaque tirailleur met un point d'honneur à pousser la chansonnette, reprenant souvent des airs bien connus du terroir. Leur Madeleine se termine le mardi soir, come dins l’tins.» (2)

LES VIEUX MAMELUKS : une des trois plus anciennes sociétés. Ils bénéficient d’un prestige inégalé au sein du Tour de la Madeleine dont ils sont le symbole unanimement reconnu. Selon la tradition orale, la Société des «Vieux Mameluks» remonte à 1813.

Les Mameluks étaient des cavaliers égyptiens incorporés dans l’armée ottomane. Sous le Directoire, lors de la campagne d’Égypte, Bonaparte les défait lors de la célèbre bataille des Pyramides. Leur courage exceptionnel leur vaudra d’être incorporés dans les Guides du consul, prédécesseurs des Chasseurs à cheval de la Garde Impériale. L’un de ceux-ci, Roustan, deviendra l’aide de camp de l’empereur et le suivra jusqu’en 1814.

Société issue de la tradition, les Vieux Mameluks escortent le général et son État-Major jusqu’à la chapelle de Heigne, le lundi matin. Avant la messe militaire, ils ont également l’honneur de sortir de la chapelle la relique de sainte Marie-Madeleine et de la présenter devant l’autel où se célèbre l’office. Les Vieux Mameluks sont devenus société royale en 1968. (2)

(1) ARCQ, Robert. Èl Toûr dèl Mad’lène. In : La Madeleine : Marche jumétoise en l’honneur de sainte Marie-Madeleine. Jumet : Traditions et Parlers populaires - Wallonie-Bruxelles - Jumet, 1993, page 7 à 10.

(2) Site officiel du Tour de la Madeleine [en ligne]. Disponible sur : <http://www.madeleine.be/> (consulté le 30/07/2013)

Sources 

La Madeleine : Marche jumétoise en l’honneur de sainte Marie-Madeleine. Jumet : Traditions et Parlers populaires - Wallonie-Bruxelles - Jumet, 1993.

THIBAUT Bertrand. DEGÉE Pascal (illus.). En marches. Les escortes militaires en Entre-Sambre-et-Meuse. Bruxelles : Éditions Aparté, 2010.

Site officiel du Tour de la Madeleine [en ligne]. Disponible sur : <http://www.madeleine.be/> (consulté le 30/07/2013)

Dictionnaire :

Dictionnaire Larousse [en ligne]. Disponible sur : <http://www.larousse.fr/> (consulté le 30/07/2013)

Liens utiles

Site de la Province de Hainaut : http://www.hainaut.be/

Site officiel du Tour de la Madeleine : http://www.madeleine.be/

Site de Musique en Wallonie : http://www.musiwall.ulg.ac.be/

A écouter :

Hyppolyte Acherman : Sous ta fenêtre © et ℗ Musique en Wallonie