Patrimoine vivant Wallonie-Bruxelles - Le pélerinage annuel à Notre-Dame de Basse-Wavre

Le pélerinage annuel à Notre-Dame de Basse-Wavre

« J’habiterai cette vallée parce que je l’ai choisie »
Apparition mariale aux paysans en Basse-Wavre en 1050

« Ne laisse jamais venir quelqu’un à toi sans qu’il ne reparte plus heureux »
Mère Teresa représentée par une enfant, à l’occasion du Pèlerinage

C'est quoi ?

Notre-Dame de Paix et de Concorde a été bâtie au XIe siècle suite à l’apparition de la Vierge Marie à cet endroit. Elle est invoquée pour sa présence bénéfique dans les conflits entre les peuples, mais aussi dans les familles et dans les cœurs. Au cœur de l'édifice, depuis 950 ans, la chapelle mariale accueille les pèlerins. Elle contient une statue couronnée de Notre-Dame de Paix et de Concorde et une châsse contenant un grand nombre de reliques. Les premières reliques, apportées au XIIe siècle par le comte de Louvain lors de son retour de Croisade sont un fragment de la Sainte Croix, ainsi que des souvenirs de la Sainte Vierge, de Sainte Anne, de Saint Joachim et de Saint Jean-Baptiste. Depuis, de nombreuses reliques ont été ajoutées à la châsse.

Procession du Grand Tour© Ooh ! Collective

La procession séculaire du Grand Tour de Notre-Dame suit un parcours de 9 km qui se déroule dans les chants et les prières. Le pèlerin s’arrête devant une dizaine de chapelles et de potales. Pour l'occasion, plusieurs habitants ont décoré les façades de leurs maisons situées sur le parcours de la procession en hommage à Marie. La châsse, portée par des pèlerins, accompagne le cortège. Au retour de la procession, à l'arrière de la basilique, le Wastia, un grand pain béni réputé pour prévenir certaines maladies est découpé et distribué à chaque pèlerin, qui l’offrira à son entourage (connaissances, malades, amis...)

Procession religieuse de vénération et de remerciement à Marie, elle a été instaurée par les moines bénédictins au début du XVIe siècle. Durant les luttes féodales, la châsse était déjà transportée sur le lieu de conflits comme un symbole de paix. En effet, dans les temps anciens, le passage de la châsse était réclamé en plusieurs villages des environs. Portée sur un chariot tiré par des bœufs menés par un moine, elle parcourait la région pour endiguer les calamités, les maladies et les vagues de peste.

Le Grand Tour ne relève ni du folklore ni de la pénitence, mais de la mémoire collective du Brabant, ce « Roman Paÿs ». (1)

Depuis des siècles, et probablement depuis l’époque romane, une autre tradition séculaire se perpétue à Basse-Wavre : c’est le Petit Tour.

Derrière l’autel de la chapelle mariale, sous la statue de Notre-Dame et la châsse, le sillon creusé dans la pierre par le passage des pèlerins en prière témoigne de l’ancienneté de la dévotion. Les personnes de tout âge et condition y passent par trois fois et demandent par l’intercession de Marie et des Saints, aide et protection au Seigneur. (2)

Le Petit Tour © Ooh ! Collective

De « Fierté Notre-Dame » à « Notre-Dame de Paix et de Concorde ».

En 1152, les moines décidèrent de porter la châsse de Notre-Dame de Basse-Wavre à Bruxelles pour la faire recouvrir d’or. En priant devant elle, des familles influentes de la capitale, en profonde division, se réconcilièrent. C’est ainsi que « Fierté Notre-Dame » prit le nom de « Notre-Dame de Paix et de Concorde ». (1)

Extrait du site du Sanctuaire Notre-Dame de Paix et de Concorde [en ligne] Disponible sur http://basse-wavre.bw.catho.be/Sanctuaire/index%20histoire.html (consulté le 17/08/2015)

Extrait du petit fascicule de Notre-Dame de Paix et de Concorde. « À Basse-Wave emmène-nous Marie ». Page 16.

Ça se passe où ?

Itinéraire du Grand Tour

« Les pèlerins commencent leur itinéraire à la basilique Notre-Dame de Basse-Wavre. Ils se dirigent ensuite, après la rue des Fabriques, par le pont sur la Dyle et la rue du Rivage, vers la place de Basse-Wavre, empruntent la rue Saint-Job, l'avenue Bruyère Saint-Job et la Voie de la Procession aux Reliques.

Basilique Notre-Dame de Basse-Wavre © Ooh ! Collective

L'itinéraire de la procession, au-delà de la chapelle Robijns, longe, sur un sentier, la voie rapide (N25) et s'engage sur le plateau dominant le hameau de Louvranges. Il descend ensuite un chemin creux qui aboutit dans le bas de la chaussée de Huy. Poursuivant par la rue de Namur, les pèlerins reçoivent, au bas de la rue, devant les numéros 34-36, un grand pain garni de fleurs, le Wastia, qui, après avoir été béni, est placé sur un plateau en dinanderie et porté sur la tête d'un pèlerin. Par la Place Alphonse Bosch et la rue Haute on atteint l'église décanale Saint-Jean-Baptiste. Après un arrêt de recueillement dans cette église, le pèlerin reprend sa marche vers la rue de Bruxelles, la rue Saint-Roch, la rue Joseph Joppart, la chaussée de l'Herbatte, la rue du Tilleul et l'avenue Notre-Dame de Basse-Wavre, pour revenir à son point de départ.

Après le partage du Wastia, les pèlerins se retrouvent à la salle Maria Pacis pour se désaltérer et se restaurer.

En se quittant, ils s'adressent le souhait traditionnel : “À l'année qui vient ! Sans malheur !” »

Le partage du wastia © Ooh ! Collective

Source : Site du Sanctuaire Notre-Dame de Paix et de Concorde [en ligne] Disponible sur http://basse-wavre.bw.catho.be/Sanctuaire/index%20histoire.html (consulté le 17/08/2015)

C'est quand ?

Le dimanche qui suit le 24 juin, fête de Saint Jean-Baptiste.

La procession peut être accomplie seul ou en groupe chaque dernier mardi du mois, au départ de la basilique, à 14 h.

Les enfants pèlerins © Ooh ! Collective

Un brin d’évasion

La fête de la Virgen de la Candelaria de Puno, au Pérou

Inscrit en 2014 sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité de l’UNESCO.

« La fête de la Virgen de la Candelaria, célébrée chaque année en février dans la ville de Puno, comprend des activités à caractère religieux, festif et culturel qui trouvent leur origine dans les traditions catholiques et les éléments symboliques de la vision andine du monde. La fête à proprement parler commence au début du mois avec la célébration d’une messe à l’aube suivie d’une cérémonie ancienne de purification. Le lendemain matin, la célébration d’un acte liturgique précède la procession religieuse au cours de laquelle une image de la Vierge est transportée dans les rues de la ville, accompagnée de musique et de danses traditionnelles. La fête se poursuit avec deux concours qui attirent 170 groupes réunissant 40 000 danseurs et musiciens de toute la région. Les principaux praticiens sont les habitants ruraux et urbains de la région de Puno appartenant aux groupes ethniques Quechua et Aymara. De nombreuses personnes originaires de Puno qui ont quitté la région reviennent également pour participer à la fête, renforçant le sentiment de continuité culturelle. Trois fédérations régionales de praticiens collaborent à l’organisation de la fête et à la préservation des connaissances et savoir-faire traditionnels liés à la danse, à la musique et à la création de masques. Les répétitions et les ateliers de confection sont les lieux où se transmettent ces savoir-faire aux jeunes générations. La fête s’achève par une cérémonie en l’honneur de la Vierge, un concert et des messes d’adieux. »

Extrait du site de l’UNESCO [en ligne] Disponible sur :

http://www.unesco.org/culture/ich/index.php?lg=fr&pg=00011&RL=00956 (consulté le 17/08/2015)

© Ministry of Culture 2012 http://www.unesco.org/culture/ich/fr/RL/00956

Un brin d'histoire

Chronologie (1)

1050 : construction de la chapelle primitive

Fin du XIe siècle : Un prieuré bénédictin s’installe à Basse-Wavre

XIIe siècle : Reliques rapportées de Palestine

1152 : La châsse part à Bruxelles

Fin du XVIe siècle : La châsse et une petite partie des reliques sont détruites

respectivement en 1628 et 1640 : Les nouvelles châsses et statues de Notre-Dame sont installées

1897 : Couronnement pontifical de la statue de la Vierge

1951 : 900^e anniversaire de la dévotion à Notre-Dame

1999 : L’église est élevée au rang de basilique

Légende et histoire

« La légende de Basse-Wavre date de la moitié du XIe siècle. Elle relate des faits transmis oralement de génération en génération avant d’être écrite au XVe siècle.

Vers 1050, des paysans de la région furent intrigués en entendant plusieurs fois de “célestes musiques” planant sur les marécages de Basse-Wavre et ce durant la nuit précédant les fêtes de la Vierge Marie. Attirés par ce phénomène, ils décidèrent d'y aller voir de plus près et virent là des anges entourés d'une merveilleuse lumière.

Aussitôt fut prise la décision de bâtir une chapelle en ce lieu.

Le marécage ne permettant pas la réalisation de ce projet, ils commencèrent la construction sur la colline.

Hélas, le lendemain, puis chaque jour suivant, se produisit un fait peu ordinaire. Chaque matin, en effet, les murs bâtis la veille avaient disparu et mystérieusement émigré au cœur du marécage ! Ils décidèrent donc de veiller la nuit afin de savoir. C'est alors qu'à minuit leur apparût, au cœur d'une lumière éclatante, Marie, entourée d'anges qui déclara : “J'habiterai cette vallée parce que je l'ai choisie.”

Peu après, ces mêmes habitants découvrirent là une châsse d'une beauté extraordinaire “tellement belle qu'ils la crurent venue du ciel”.

Ils achevèrent alors la chapelle en ce lieu voulu par Marie et y posèrent la chasse de Notre-Dame à la place d'honneur.

Le comte de Louvain, propriétaire du lieu, revenant de Croisade, déposa dans ce petit sanctuaire un coffre ramené de Terre Sainte et contenant des reliques et des souvenirs précieux. Aussitôt, des foules de pèlerins accoururent dans ce lieu choisi par la Vierge. Pour les accueillir et sécuriser l’endroit, le Comte Henri fit appel à l’abbaye d’Affligem, et quelques moines s’installèrent et se mirent à évangéliser la région. En 1152, les moines décidèrent de porter la châsse à Bruxelles dans le quartier des orfèvres pour qu’elle soit recouverte de métal précieux. Ils la déposèrent dans l’église Saint-Nicolas-Bourse. Il y avait, à cette période, une épidémie de peste qui s'est rapidement propagée, et de nombreux malades vinrent prier devant la châsse. Leurs prières furent exaucées et l’épidémie s’arrêta. » (1)

« L'abbé d’Affligem voyant tous ces bienfaits voulut ramener la châsse à l’abbaye, mais les moines de l'abbaye d’Affligem ne parvinrent pas à la soulever. Alertés, les moines venus de Basse-Wavre essayèrent à leur tour de soulever la châsse et y réussirent sans problème. La place de la châsse était bel et bien requise à Basse-Wavre ! » (2)

Extrait du petit fascicule de Notre-Dame de Paix et de Concorde. « À Basse-Wavre emmène-nous Marie ». Pages 3 et 5.

Extrait du site du Sanctuaire Notre-Dame de Paix et de Concorde [en ligne] Disponible sur http://basse-wavre.bw.catho.be/Sanctuaire/index%20histoire.html (consulté le 17/08/2015)

Un brin de poésie

Ave Maria de Basse-Wavre (forme brève)

Bonne Notre-Dame

De Concorde et de Paix

Nos coeurs vous acclament

Pour tous vos bienfaits

Que de témoignages

De votre bonté

Ici, d’âge en âge,

Vous avez donnés.

Ceux qui s’y pressèrent

Des siècles durant

Ne vous invoquèrent

Jamais vainement

Aussi, dans l’angoisse,

Combien d’affligés

Près de votre châsse

Viennent vous prier.

C’est vous qu’on réclame

Aux plus mauvais jours,

Vers vous, Notre-Dame,

Au’on crie au secours.

Et c’est vous encore

Qu’ici rassemblés

Vos enfants implorent

En ces temps troublés.

Mère, qu’il vous plaise

D’éloigner de nous

Les forces mauvaises

Qui grondent partout

Nos chères familles,

Ceux que nous aimons,

À vos mains bénies

Nous les confions

Chassez les discordes,

Calmez les esprits ;

Donnez la concorde

À notre pays.

Qu’enfin s’établissent

Dans l’humanité

La paix, la justice

Et la charité.

Dans notre détresse

Notre ferme espoir

C’est votre tendresse

C’est votre pouvoir

Montrez que vous êtes

Reine de la Paix

Que nos cœurs en fête

Disent à jamais : Ave

Etc.

Petit abécédaire

CATHERINE LABOURÉ ( 1806-1876) : Fille de la Charité, elle voit la Vierge dite « de la médaille miraculeuse » le 27 novembre 1830. Elle est canonisée en 1947. Ses saintes reliques sont contenues dans le reliquaire de Basse-Wavre. Elle est fêtée à Paris le 28 novembre.

MÈRE TERESA (1910-1997) : d’origine albanaise, Mère Teresa entre en 1928 chez les sœurs irlandaises de Lorette, à Calcutta, et se met au service des Indiens les plus déshérités. Elle fonde les Missionnaires de la charité. Elle reçoit pour ses œuvres le prix Nobel de la Paix en 1979. En 2003, elle est béatifiée par Jean-Paul II.

MADONES COURONNÉES (1) : Le premier couronnement marial eut lieu à Rome aux environs de 1600, par le pape Clément VIII qui ceignit le front de sainte Marie-Majeure d’une couronne d’or sertie de pierres précieuses. La Belgique est le pays qui possède le plus grand nombre de Madones couronnées. 64 vierges ont été couronnées entre 1843 et 1991. Le Brabant Wallon compte deux vierges couronnées : Notre Dame de Basse-Wavre (1897) et Notre Dame des Affligés à Tilly (1931).

RELIQUAIRE DE NOTRE-DAME DE BASSE-WAVRE : Plus de 40 reliques sont aujourd’hui rassemblées dans la châsse. Elles y ont été placées à différentes périodes. Les plus anciennes sont bien entendu les reliques provenant de Palestine, comme les fragments de la Sainte Croix, des souvenirs de la Sainte Vierge (morceau de son manteau, cheveux), de sainte Anne, de saint Joachim et de saint Jean-Baptiste, mais aussi, des souvenirs de sainte Gertrude, sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus, saint Martyr de Gorcum, sainte Begge, saint Rombaut, saint Albert de Louvain, saint Jean Bosco, saint Jean-Marie Vianney, sainte Alène, saint Médard, sainte Lutgarde, sainte Marie-Thérèse Soubiran, sainte Catherine Labouré (placés en 1951), de sainte Marie Goretti (placé en 1957), de saint Mutien-Marie et saint Damien de Molokaï (placés en 1997), de saint François d’Assise, sainte Julie Billiart, saint Dominique Savio (placés en 2000) et de Bienheureuse Mère Teresa, saint Benoît et sainte Claire (placés en 2009).

SAINT JEAN-BAPTISTE : prophète juif en qui les Évangiles reconnaissent un précurseur du christianisme. Il prêcha la venue prochaine du Messie. C’est lui qui baptisa Jésus dans l’eau du Jourdain.

À part la Vierge Marie, Jean-Baptiste est le seul saint dont la liturgie célèbre la naissance (24 juin), car elle est étroitement liée au mystère de l’incarnation du Christ.

WASTIA : « Grand pain béni de 17 kilos, décoré de fleurs, remis, dans le bas de la rue de Namur, aux pèlerins qui participent à la procession du Grand Tour de Basse-Wavre. Il est réputé pour prévenir certaines maladies.

Au retour de la procession, le pain est découpé et distribué à chaque pèlerin, qui le distribuera dans son entourage (connaissances, malades, amis...) » (1)

Extrait du site de l’Association des Responsables de Sanctuaires [en ligne] Disponible sur :http://basse-wavre.bw.catho.be/Sanctuaire/index%20histoire.html (consulté le 17/08/2015)

Sources

HENNEGHIEN, Charles. Fêtes et traditions religieuses. Renaissance du livre, Collection Les beaux livres du Patrimoine. 2006.

Petit fascicule de Notre-Dame de Paix et de Concorde. « À Basse-Wavre emmène-nous Marie »

Site du Sanctuaire Notre-Dame de Paix et de Concorde [en ligne] Disponible sur : http://basse-wavre.bw.catho.be < consulté le 17/08/2015

Site de l’UNESCO [en ligne] Disponible sur : http://www.unesco.org < consulté le 17/08/2015

Site de la Chapelle Notre-Dame de la Médaille Miraculeuse [en ligne] Disponible sur : http://www.chapellenotredamedelamedaillemiraculeuse.com < consulté le 17/08/2015

Site Nominis [en ligne] Disponible sur : http://nominis.cef.fr < consulté le 17/08/2015

Liens utiles

Site de la Fédération du Tourisme de la Province du Brabant wallon : www.destinationbw.be

Page Facebook de la Fédération du Tourisme de la Province du Brabant wallon : https://www.facebook.com/brabantwallon

Destination Brabant wallon: destinationbw.be

Site officiel de la Province du Brabant wallon : www.brabantwallon.be

Site de la maison du Tourisme des Ardennes brabançonnes : www.mtab.be